THROUGH THE LOOKING GLASS.
PRENOM(S), NOM, SURNOM(S) : April Hayes
ÂGE : 28 ans
ORIGINES : Etats-Unis
EMPLOI : Photographe
GROUPE : Photographes

GOOD TIMES, BAD TIMES.
« Encore un ? Je pense sincèrement qu'il serait bon de rentrer chez vous, maintenant. » Je soupirai et me redressai avec une certaine difficulté. « Encore un. » articulai-je ostensiblement. L'homme en face de moi m'étudia un instant avant de me resservir un verre, comme si je venais de remplir les conditions nécessaires pour être autorisée à boire, pour la première fois depuis près de cinq ans, plus que de raison. Je ne savais pas ce qui me poussait à faire cela, encore moins ce qui me poussait à ne pas le faire d'ordinaire. « Merci pour le... pour le scotch. » A vrai dire, je ne connaissais même pas sur le bout des doigts -plutôt de la langue- le nom du tord-boyaux que je consommais actuellement sans grand plaisir. Je buvais parce que c'est ce que faisaient les gens quand ils avaient un peu trop de chagrin : ils le noyaient au fond d'un verre d'alcool, accoudés au bar. « Arrêtez de sourire comme ça, c'est gênant ! » « Il va falloir que j'appelle un taxi pour vous ramener... » J'étais désormais réellement gênée. Pas parce qu'il était en train de me dire de manière insidieuse que la situation était ridicule et que je l'étais encore plus. Non, pas pour cela. J'étais réellement gênée parce que mes pupilles restaient coincées à hauteur de la ceinture du serveur, ou quelques centimètres plus bas, et qu'il fallait que je détache mon regard du magnifique aperçu que m'offrait sa braguette ouverte si je ne voulais pas mourir de rire d'ici peu. En plus d'être relativement peu charmant, mon interlocuteur semblait avoir un goût prononcé pour les sous-vêtements sortant tout droit d'une autre planète, jusqu'aux motifs représentés dessus. « Moi aussi je suis seule, vous savez... Alors je peux comprendre... ou du moins essayer de comprendre. » Plaquant ma paume sur ma bouche, peut-être un peu trop fort vue la douleur qui s'en suivit, je me mis à rire. D'abord doucement... et ensuite moins doucement. Je me moquais éperdument d'être remarquée, d'être prise pour une de ces folles qu'on retrouverait au milieu de la nuit en pleurs sur un trottoir de la ville. Je me foutais d'être imagée à ces femmes qu'on ne trouvait jolies que lorsqu'elles avaient une clope à la commissure des lèvres et un verre de rouge entre le pouce et l'index. Je riais à m'en arracher les cordes vocales et au fur et à mesure que je me calmais, l'origine de cette hilarité s'envola tandis qu'une vraie tristesse me gagna. C'était du April tout craché, ça : je n'avais jamais su tenir en place et changeais d'humeur trente-six fois à la seconde... Parfois trente-cinq, parfois trente-sept.

« Je mens, en fait. Être seule, c'est tout nouveau pour moi. Je viens de larguer mon petit ami. Vous aussi vous me trouvez stupide ? C'est vrai, mince. C'est moi qui ai décidé de mettre fin à cette relation, alors c'est à lui de noyer ses restes de lucidité ici, hein ? Mais c'est plus fort que moi, je crois que je suis triste aussi. J'ai avalé cinq tablettes de chocolat et comme le chagrin restait sur le tapis, j'ai pris la voiture et je suis venue dans ce bar un peu rustique. Maintenant, je discute avec vous en faisant rouler des cacahuètes... » Léger coup d'œil au barman dos à moi. « Non, en réalité, je discute seule mais je fais quand même rouler des cacahuètes... » Et c'était vrai. L'homme derrière le comptoir se foutait bien de savoir où j'allais passer la nuit tant que je ne me faisais pas écraser en passant la porte. Tout ce qui l'importait, lui, c'était de boucler ses heures et de rentrer retrouver sa famille ou bien son canapé. Je parlais seule. Et un regard circulaire dans la pièce m'indiqua que nous étions plusieurs à jouer à ce petit jeu. Comme si déblatérer des paroles sans sens nous calmait, comme si raconter nos vies empêchaient les mots de nous étouffer. J'attrapai à nouveau une cacahuète posée un peu plus loin dans ce qui ressemblait à un pot et la fis rouler le long du bar, suivant des yeux sa course folle tandis qu'elle s'écrasait vulgairement sur le sol, un mètre trente plus bas. « Je ne bois pas très souvent, je suppose que vous l'aviez remarqué. Ce n'est pas que je n'aime pas ça, non, c'est juste que ce n'est pas fait pour moi. C'est un peu comme... comme... Je n'en sais rien. Je passe mon temps à faire des comparaisons en pensant que cela m'apporte quelque chose. Mais c'est faux. Enfin, ce que je veux dire par là, c'est que je suis toujours cette même April qui vient de partir de chez son petit ami et qui ne sait même pas où elle passera la nuit. Cela dit, je ne suis pas en train de vous supplier de m'héberger hein, encore faudrait-il que vous m'écoutiez... Non, ce que je demande, c'est juste un verre de plus, histoire que je tombe raide. Et ça peut paraître paradoxal parce que je viens tout juste de dire que ce n'était pas mon... » « Nous allons bientôt fermer, mademoiselle. » Mes doigts se crispèrent sur ma robe couleur prune déjà froissée par les dernières heures. Qu'attendais-je, au juste ? Qu'il s'intéresse à moi alors que je ne lui accordais aucune importance de mon côté ? Peut-être. « Certes. Mais je n'ai pas fini de parler, pas encore. Et je traverserai cette rue seulement quand j'aurais terminé. Parce que je ne compte pas fuir, ce n'est pas mon genre, c'est plutôt ce à quoi ma mère a toujours aspiré et aspire encore aujourd'hui. Traverser l'Amérique au gré de ses mutations, au gré de ses envies un peu aussi. Changer d'école, changer de voisins, changer ses habitudes et changer ses amis... puis changer ses pompes parce qu'elles sont trop humides, continuer en changeant de coiffure parce que l'ancienne ne nous ressemblait plus qu'à moitié. Changer encore... Et finir accoudé à un bar parce qu'on a justement trop changé et qu'on s'est certainement un peu trop perdu. C'est vraiment con, la vie, hein ? »

WHERE NOBODY KNOWS.

« Eh ? Il est revenu, tu sais. » Je jetai un coup d'œil à Presley avant de me laisser aller contre lui, les yeux de nouveau posés sur le mur en face de nous. Assis en tailleur pour sa part, avachie contre lui pour la mienne, nous refaisions le monde à la façon des grands révolutionnaires. « Qui ? John Lennon ? Je t'assure qu'il est bien mort le huit décembre 1980, ou quelque part par là. » Je me mis à rire et lui assénai un coup de coude dans le flanc, toujours aussi surprise par les rêveries qui l'emmenaient partout où je n'étais pas. « Imbécile ! Je te parle de Aidan. Il est revenu ici. » Comme je m'en étais doutée, Presley sembla tout à coup redevenir un peu plus sérieux. Aidan faisait partie des rares sujets que nous n'abordions pas tous les deux, par principe plus que par peur. Il nous arrivait évidemment d'en discuter de temps en temps mais je distinguais très bien que ce qui passait chez moi pour de la tristesse se transformait chez lui en une colère sciemment dissimulée. Nous nous fréquentions depuis plusieurs semaines déjà et il s'avérait, contre toute attente, que mes habitudes avaient peu à peu changé en sa présence. Il avait su m'apprivoiser autant que je m'étais entraînée à apprivoiser ses allées et venues à mon appartement et aujourd'hui, il faisait partie de mon quotidien. Je me plaisais à l'attendre le soir, me plaisais à refaire le monde dans ses bras, une bouteille à la main. « Intéressant. Peut-être devrions nous lui déposer un gâteau de bienvenue... Ou quelque chose du genre. » Soupir. « Ne sois pas si cynique, Hazelgrove ! De toute façon, cette époque est révolue. J'ai de nouvelles habitudes depuis qu'un maquettiste se retrouve dans mon lit trois à quatre fois par semaines. » En réalité, la fréquence de réveils communs était bien plus élevée mais je préférais me rassurer en pensant de la sorte. Ainsi, la dépendance à son odeur me paraissait moins forte, moins importante... donc moins dangereuse. « Appelle-moi encore une fois Hazelgrove et je me casse chez moi, petite... Avec la bouteille, qui plus est. » Je me redressai légèrement avant de pouffer de rire. J'appréciais de plus en plus la complicité qui nous habitait et j'espérais intérieurement que celle-ci renverrait bien vite aux oubliettes la gêne qui s'était installée à l'entente du prénom de mon ex. Sa main se glissa finalement dans ma tignasse rousse et il entreprit des caresses qui calmèrent doucement mes angoisses. « Enfin, vaut mieux que je passe ma nuit ici maintenant que je sais que j'ai de la concurrence... » « On ne sait même pas s'il est là pour moi... S'il est là tout court, d'ailleurs. Tu connais les rumeurs et Baltimore... » « Je connais surtout tes vieilles habitudes et tes vieux cauchemars April. »

Je dégageai sa main et m'éloignai légèrement de lui tandis qu'une énième dispute se dessinait à l'horizon. Bien que très complices, il nous arrivait régulièrement de nous fâcher pour des choses inutiles... et parfois moins inutiles. « Hazelgrove, tu m'énerves sérieusement. » Le nom de famille était sorti tout seul, sans que je ne prenne le temps de le retenir. Je connaissais assez Presley pour savoir qu'il n'appréciait pas lorsque je l'appelais ainsi, moi qui, dans les mœurs, étais censée lui attribuer des surnoms affectifs tous plus niais les uns que les autres. En fait, je crois que nous n'étions pas un couple ordinaire : nous ne rêvions pas encore de mariage, encore moins de bambins et d'une vie à deux. Nous préférions nous croiser au boulot et nous retrouver le soir chez l'un ou l'autre. Nous partagions des moments à deux spéciaux mais de ces moments dépendaient désormais ma bonne humeur, bien que l'avouer m'aurait râpé les lèvres. « Oui, je sais, tu passes ton temps à piailler que je t'énerve. Cinquante fois par jour, la moitié par nuit. J'ai compris, April. » Silence. «Bon eh bien... A défaut de refaire le monde avec toi, je vais aller le refaire depuis mon canapé. » Je ne pus retenir un long soupir de lassitude. Le rattraper ? Le laisser partir ? Il avait décidé pour deux et je n'avais de toute évidence pas envie de prolonger cette discussion, du moins pas ce soir-là. Alors qu'il enfilait ses chaussures et se précipitait vers la porte, je me munis de la bouteille qu'il avait laissée là et pris la parole, une dernière fois. « On se voit demain au journal, Presley. » Il ralentit, ouvrit malgré tout la porte et se tourna vers moi. Je ne sus pas dire s'il était énervé ou non, encore moins s'il regrettait de ne pas avoir été retenu. « Oui, ça aussi, je sais. Ça fait partie de tes habitudes : tout oublier lorsque le jour pointe le bout de son nez. Je peux aussi affirmer que tu te jetteras sur le chocolat dès que j'aurai franchi cette porte, tu enfileras trois paires de chaussettes parce que tu détestes avoir froid aux pieds, tu éteindras ton portable et ne le rallumeras que dans quelques jours parce que tu ne vois pas l'utilité de celui-ci. Demain matin, tu risques fortement de ne pas te réveiller parce que ton hyperactivité te fatigue plus que tu ne le penses, tu te plaindras en passant devant l'énorme miroir du couloir parce que tu trouves qu'il te grossit. Tu n'aimes pas les films à l'eau de rose et tu préfères une partie de jeux vidéos à un bouquet de roses. Tu mets une fleur dans tes cheveux chaque vingt-et-un du mois depuis que tu as onze ans, tu as des tonnes de vinyles mais tu les laisses sur tes vieilles étagères poussiéreuses parce qu'ils te rappellent ton père. Que veux-tu entendre de plus ? Demain midi, tu ne mangeras qu'une salade parce que tous tes déjeuners se résument au mot salade. Et par dessus tout... Tu es trop têtue pour admettre que tu t'es attachée à moi, encore plus pour avouer que certains soirs, il te manque encore un peu, lui et sa mauvaise humeur. » La porte finit par claquer et elle me sortit par la même occasion de ma torpeur. Si j'avais eu le courage, je crois que je lui aurais couru après et que je l'aurais embrassé sous la pluie. Parce qu'il m'avait enlevé tout mot de la bouche et que je m'étais décomposée au fur et à mesure qu'il avait balancé toutes ces confidences. Oui, si j'en avais eu le courage, je l'aurais rattrapé, lui et sa nonchalance, et je lui aurais offert un des plus jolis baisers pluvieux pour qu'il n'oublie pas que je l'aimais. Malheureusement, comme il l'avait précisé, les films d'amour, c'était tout sauf mon truc.

ONE MORE CUP OF COFFEE.
PSEUDO OU PRENOM : cam.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? grâce à mariko, la clochette qui traînait au bord du lac avec moi, à une certaine époque.
POSTE VACANT, SCENARIO, INVENTE ? poste vacant. d'ailleurs, vous avez créé de vrais bijoux.
AVATAR : kate mara, la jolie rousse.
AUTRES MESSAGES : rien, du moins pour l'instant.

Bienvenue Camillette
(Ouais non, cherche pas.)

J'espère que tu te plairas sur le forum, en tous cas. Le personnage que tu as choisi est super, reste plus qu'à croiser les doigts pour que ses relations arrivent tout aussi vite !

(Ah, les après-midis au lac... T'inquiètes pas, on refera ça mon bouchon.)

Oh, April.
Bienvenue mademoiselle, merci pour tes compliments, c'est gentil.
Bon courage pour la suite de ta fiche !

Bienvenuuuue.
Bonne chance pour ta fiche

Merci mes bichons.

J'attaquerai ma fiche seulement demain, je dois réviser.

Révise révise révise !
C'est bien plus important que ce qu'il se passe ici. (C'est moi qui dit ça, alors que je n'ai toujours pas touché à mon cahier de philo.. Cette blague )

welcome ^^

Bienvenue

Je tenais à vous présenter mes excuses : je sors juste d'une vilaine maladie qui m'a clouée au lit et je n'avais plus de PC portable donc impossible de venir. MAIS mon ordinateur vient tout juste de me revenir, je ne déserte pas et je vais rédiger ma fiche ce soir. (:

Edit : J'en oublie les bonnes manières. Merci pour votre accueil

(PS : PREPREEEEEEEEEEEEEEE Pas de problèmes, vieille chouette).

Jim, quelle merveille.

Merci beaucoup

Contente de te voir revenir, j'espère que ça va mieux, cette maladie t'as suffisamment embêtée !

Je pense aller mieux, et merci de m'avoir écoutée me plaindre, ça devait être très... ludique. (il faut vraiment que j'écrive vite cette fiche, je veux parler de notre région dans le flood moi aussi !!)

Je suis d'un malpoli à toute épreuve j'ai oublié de te souhaiter un bon rétablissement
Et bonne chance pour ta fiche! :)

April Hayes a écrit:

(il faut vraiment que j'écrive vite cette fiche, je veux parler de notre région dans le flood moi aussi !!)

Mais fais donc, fais donc !

Presley : Tout ça pour poser tes fesses deux fois plus longtemps sur ma fiche . Merci beaucoup, en tout cas

Mariko : Je fais, je fais.

Bienvenue.

Merci beaucoup. (:

April Hayes a écrit:

Presley : Tout ça pour poser tes fesses deux fois plus longtemps sur ma fiche . Merci beaucoup, en tout cas

Exactement! D'ailleurs tu vois ça me donne l'occasion de le faire encore plus

Je ne te pensais pas si espiègle. Mais c'est tout à ton honneur, parce que tu m'as faite rire.

CAM
ta stagiaire photographe favorite est là.
(il fallait que je la case quelque part)

Tu es validée ! Bon jeu parmi nous

Merci Mariko

Et encore une fois de plus, je tiens à être excusée pour l'énorme délai