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 all night long. (arthur&swann)

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Swann Rose

Swann Rose

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MessageSujet: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyJeu 17 Fév - 22:30

Techniquement, la vie d'un journal tel que le Baltimore Sun ne s'arrêtait jamais. L'actualité ne prenait pas de pause déjeuner ou ne s'endormait pas sagement dès que le soleil se couchait. C'est pourquoi même tard dans la nuit, les locaux du prestigieux journal étaient tout de même habités. A un effectif réduit, c'était certain. D'ailleurs, Swann était seul à l'étage des maquettistes. C'était lui, qui ce soir précis, était chargé d'envoyer la maquette à l'imprimerie. Le visage éclairé seulement par son écran d'ordinateur, les sourcils froncés, il était en train de charger le fichier de la maquette, mais ses pensées étaient déjà tout à fait ailleurs, bien éloignées de ce fichu e-mail qu'il peinait à envoyer. Dans ses rêves, il se trouvait déjà dans son lit, au milieu de son bazar, fermant les yeux pour retrouver le monde bienheureux, cotonneux et tiède des songes. Fourbu, endolori, il était de plus d'une humeur qui approchait celle d'un pitbull privé de steak depuis trois jours. Et quiconque connaissait Swann un tant soi peu savait que le travail n'était pas la cause principale de ses tracas. Au contraire, le maquettiste aimait son job, malgré les horaires décalées et les journées passées à cent à l'heure. Non, le problème n'était pas là. Et il était même tout autre.

Le problème de Swann prenait la forme d'un homme, d'un jeune homme même. Des yeux sublimes, une bouche à damner un saint, un sourire craquant. Bref. Dans d'autres circonstances, Swann aurait été absolument ravi de compter parmi ses collègues un garçon aussi attirant, et dont il se serait fait un véritable plaisir de le séduire. Mais cette étape avait déjà été franchie. Ce garçon, il l'avait eu dans son lit (bon, techniquement, c'était le lit de l'autre mais là n'était pas la question) et c'était bien ça le hic. Les paroles du stagiaire ne cessaient de résonner dans son esprit. "Tu peux partir, t'inquiète. De toutes façons, c'était naze." Les doigts de Swann se crispèrent rageusement autour de la souris et il appuya sauvagement sur le pauvre objet qui n'avait rien demandé. Et tandis que la maquette partait chez l'imprimeur, le jeune homme poussa un long soupir. Au fond de lui, il savait pourquoi il était si perturbé. Jamais, ô grand jamais on n'avait osé lui dire une chose pareille. Et si jamais c'était vrai ? Et si jamais il était nul au pieu ? Et si jamais ce gamin allait raconter à qui voulait l'entendre que Swann Rose s'y prenait comme un pied ? Il se souvint alors brutalement de ce que lui répétait constamment sa mère : avec des "et si", on pourrait mettre New-York dans une canette de Coca, mon fils. A peine rassuré par cette réminiscence de sagesse maternelle, Swann éteignit son ordinateur, fit de même pour les lumières et quitta le bureau des maquettistes pour se diriger, son casque et son blouson de moto sous le bras, vers l'ascenseur. Les locaux étaient vides, silencieux. A part les journalistes de service, il n'y avait pas un chat. Pressé de rentrer, Swann appuya sur le bouton. Les deux malheureuses minutes d'attente qui suivirent lui parurent aussi insupportables qu'un supplice infernal.

Mais ce ne fut rien à côté du choc atomique qu'il ressentit à l'intérieur de lui quand il se rendit compte qu'il n'était pas le seul à descendre. Oh non, dites-moi que je rêve, pitié. Il était là. Le stagiaire, celui qui le faisait douter de tout, celui dont la simple vue donnait envie à Swann de prendre un flingue et de tirer à vue (et ce malgré un physique des plus agréables et attirants aux yeux du maquettiste). Néanmoins, malgré ce tourbillon de sentiments, le maquettiste ne laissa rien paraître de son désespoir rageur et entra vaillament dans l'habitacle, sans dire un mot (ça valait certainement mieux ainsi). Ignore-le, il t'ignorera et tout ira bien dans le meilleur des mondes. Swann appuya sur le bouton "parking" et les portes se refermèrent sur eux, comme pour sceller leur destin. L'engin s'ébranla, commença à descendre sagement, comme on le lui avait ordonné. Durant ce bref instant, Swann qui s'était appuyé contre la paroi, jeta un coup d'oeil furtif à son voisin, réalisant qu'il ne connaissait toujours pas son nom (ne trouvant pas utile de l'appeler d'une quelconque façon et de cherchant de toute manière à l'éviter le plus possible).

L'apparente tranquillité ne dura que quelques secondes. L'ascenseur ralentit sans pour autant être arrivé à un étage inférieur. La machinerie crachota, geignit, gémit, toussota et finalement, dans un crissement de métal, agonisa. L'ascenseur stoppa net, certainement quelque part entre le quatrième et le troisième étage. Swann ne réagit pas tout de suite. C'était une blague, n'est-ce pas ? Un gag, une caméra cachée ? Il ne pouvait décemment PAS rester enfermé dans un ascenseur en compagnie d'un homme qui lui avait balancé de telles ignominies au visage après qu'ils aient couché ensemble. Non, non, c'était impossible. C'est pourquoi il se décolla de la paroi, quittant son attitude détachée pour endosser un comportement beaucoup plus agité. "Putain mais c'est pas vrai." murmura-t-il dans sa barbe (rasée d'hier). Il s'approcha du cadran rempli de boutons, ignorant totalement l'existence de son compagnon un court moment, et décida d'appuyer sur celui où un petit camion de pompiers était dessiné. Pas de réponse, le service de sécurité devait sûrement avoir quitté les lieux. Ce qui n'empêcha pas Swann de parler tout de même dans l'interphone, au cas où. "Hé oh, l'ascenseur est coincé, bougez-vous !" Toujours rien. Su-per. Alors là, vraiment, c'était le bouquet. Finalement, se tournant vers son ex-amant, il lui jeta un regard noir. Comme si le pauvre garçon était responsable de la situation.
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyVen 18 Fév - 13:02

Il faisait nuit. Une nuit sombre et sans étoiles était tombée sur Baltimore depuis quelques heures déjà. Pourtant, quelques irréductibles travailleurs hantaient encore les bureaux du Baltimore Sun, bien qu'il aurait été difficile de les dénombrer tant ils étaient peu.
Arthur, lui, ne comptait pas parmi ces irréductibles travailleurs. Son rôle à lui était celui du pauvre petit stagiaire né de la dernière averse à qui l'on confiait les tâches les plus rebutantes, celles que l'on ne terminaient que tard le soir.
Alors évidemment, Arthur bougonnait, pestait et grognait contre ces ingrats de collègues qui l'exploitaient plus qu'il ne l'avait imaginé en acceptant ce poste.

Et, plus les lumières des autres bureaux s'éteignaient, plus une intense fatigue l'envahissait. A ce stade de la journée, le jeune homme ne parvenait à garder les yeux ouverts qu'à renfort de caféine super-dosée. Et, lorsque par inadvertance, ses paupières se fermaient, il sentait la douceur de ses draps sur sa peau et le moelleux de son matelas dans son dos, de petits frissons lui parcouraient l'échine et le stagiaire était encore plus écœuré de devoir rester au bureau.

Enfin, avisant la pile de papiers qu'il lui restait encore à classer, il décréta que, pauvre stagiaire qu'il était, on ne lui avait dit dans quel ordre il fallait les classer. Pauvre de lui, vraiment... Obligé de ne pas terminer son travail par manque d'informations. Ses « supérieurs » auraient pu y penser, songea-t-il alors qu'un rictus étirait ses lèvres.
Arthur entreprit de ranger deux ou trois dossiers dans un coin – histoire que l'on croit qu'il avait effectivement tout rangé – et attrapa son manteau pour se diriger vaillamment vers les ascenseurs.

Il n'y avait alors plus un bruit dans tout le bâtiment, et le jeune homme pensa – avec plaisir et soulagement – qu'il serait le dernier à quitter le bâtiment et qu'ainsi, il éviterait toute discussion avec un collègue. Ou pire, frissonna-t-il, il aurait pu rencontrer La conquête. Ou Swann de son prénom. L'homme avec qui il avait couché et qui avait eu l'indélicatesse la plus extrême de vouloir filer en douce le lendemain matin.
Depuis qu'ils s'étaient fortuitement croisés à la rédaction, et que cet orgueilleux personnage avait tenté – bien sans succès – de l'intimider, Arthur faisait tout pour diminuer au maximum les risques de le croiser de nouveau.
Parce que non seulement, il n'avait aucune envie de voir sa tête, mais en plus, s'il pouvait éviter de céder aux envies de meurtres qui menaçaient de l'assaillir en ces occasions, ce n'était pas une mauvaise chose.

Soupirant – presque désespéré par temps que mettait ce fichu ascenseur à monter jusqu'à son étage - Arthur pénétra enfin dans l'habitacle, appuya sur le bon bouton – celui du parking – et commença à imaginer la magnifique plâtrée de pâtes qu'il ne manquerait pas de faire en arrivant chez lui, alors que son estomac lui rappelait sournoisement la faim qui le tenaillait depuis deux heures déjà.

Mais, parce qu'un mais ou un cependant vient toujours troubler les instants où vous n'aspirez qu'à du calme et un peu de sérénité, l'ascenseur s'arrêta un étage plus bas et lorsque la porte s'ouvrit, le cœur d'Arthur manqua un battement et reprit de plus belle son pompage sanguin.
Cherchant ce qu'il pouvait dire, et s'il devait véritablement dire quelque chose, Arthur se contenta de rester droit comme un I, et de regarder la porte.
Jugeant que, si l'autre n'avait pas décroché un mot, ce n'était pas à lui de le faire – après tout, Swann était celui qui avait fait preuve d'orgueil et d'impolitesse, pas lui ! - le jeune stagiaire ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil en biais à cette petite œuvre de l'humanité.

Parce qu'il était bien là, le problème. Si c'est homme s'était révélé un laideron au réveil, Arthur se serait éperdument fichu qu'il tâche de le quitter sans bruit. Mais là, détester cet homme devenait plus difficile, et pour cause, il représentait physiquement, l'un des canons d'Arthur qui, plus que ça, avait menti en annonçant que Swann était un mauvais coup.
En revanche, il n'éprouvait aucun remords et était tout à fait épanoui à l'idée que son collègue devait probablement se torturer l'esprit pour tenter de savoir s'il était, oui ou non, un mauvais coup.

Tout à ses pensées, Arthur n'entendit que vaguement les cris d'agonie de leur ascenseur et ne se réveilla que lorsqu'une complainte étouffée fit surface. Secouant la tête pour remettre quelques idées décidément vagabondes en place, le jeune homme considéra les boutons clignotant en rythme, et annonçant sans ambiguïté, que leur sort était scellé à celui de cette cabine en pane.
Il laissa alors Swann tenter de contacter les secours en appuyant sur un bouton qu'il jugea comme mauvais et ne put réprimer un sourire insolent devant la déconfiture de son collègue et le regard noir qu'il lui adressa.

« Et bien, l'ascenseur n'a pas du apprécier la surcharge... » goguenard, il l'était sans doute, mais mesquin plus que jamais, surtout. « Oh, et je doute que ce soit e bon bouton pour appeler les secours... », annonça-t-il nonchalamment tout en sortant son portable de sa poche.
« En tous les cas, nous sommes coincés ici pour quelques temps. J'espère que vous n'avez pas faim... »

Indifférent. C'était décidé, Arthur se montrerait indifférent et feindrait d'avoir rencontrer cet homme pour la première fois dans ce fichu ascenseur.
A moins qu'une furieuse envie de le tuer – à moins que ce soit celle de lui sauter dessus – ne vienne troubler ses si belles résolutions.

La nuit serait longue. Très longue.

OH MON GIEU ! C'est nase ! Je suis désolée, mais c'est tout ce dont je suis capable pour le moment. Pardonne toutes les répétitions et affreuses phrases toutes moches :s all night long. (arthur&swann) 382391
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyVen 18 Fév - 18:49

Le sourire que lui adressa le stagiaire donna envie à Swann de lui sauter à la gorge pour l’étrangler. Sale petit insolent, infâme crétin, enfoiré même – Swann devenait facilement grossier lorsque son ego (du genre surdimensionné ascendant démentiel) venait d’être froissé. « Et bien, l'ascenseur n'a pas du apprécier la surcharge... » La colère de Swann se matérialisa physiquement par une imperceptible crispation des mâchoires. Surtout ne pas perdre le contrôle. Il avait fait l’erreur une fois, et il avait suffisamment retenu la leçon de leur première discussion dans ce même ascenseur pour ne pas la répéter une seconde fois. « Oh, et je doute que ce soit le bon bouton pour appeler les secours... » Calme, reste calme Swann. Il te provoque, il le fait exprès. N’entre pas dans son jeu. C’était beaucoup demander au jeune maquettiste. Il mourrait d’envie de répliquer quelque chose, n’importe quoi qui aurait pu remballer derechef son caquet au blondinet ahuri qui envahissait son espace vital et respirait son air. « En tous les cas, nous sommes coincés ici pour quelques temps. J'espère que vous n'avez pas faim... » Vous ?! Swann eut une soudaine envie de rire. Alors, ça c’était la meilleure. Imitant son compagnon et saisissant son portable dans sa poche, faisant semblant de s’intéresser vaguement à ses e-mails, il préparait la contre-attaque. Il voulait la jouer mesquin et hautain ? Très bien. Le stagiaire ne savait vraisemblablement pas à qui il avait affaire. Et Swann se ferait un plaisir de lui donner une réponse en bonne et due forme. Et à défaut de lui péter les dents (ce qui aurait regrettablement amoché la ravissante petite gueule d’ange du stagiaire – pourquoi fallait-il TOUJOURS que les stagiaires soient sexy, mignons et à problème ?), il allait lui faire ravaler ses propos déplacés (certes, c’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité mais Swann n’avait ni l’envie ni l’humeur pour être fair-play). Ne quittant pas des yeux son écran, pianotant allègrement sur le clavier de son téléphone, il lâcha d’un ton nonchalant : « Tu sais, je pense qu’après avoir eu une certaine partie de mon anatomie dans ta bouche, tu peux me tutoyer. » Il releva doucement les yeux, le regard pétillant, redevenu malicieux comme d’habitude.

Pour Swann, il était temps de régler quelques comptes. Il bouillait intérieurement depuis trop longtemps pour rester passif une minute de plus. Au diable donc ses résolutions de ne pas entrer dans le jeu de son ex-conquête. A vrai dire, il était en plein dedans et il s’en fichait bien. Il avait juste besoin de soigner sa bosse à l’ego. Glissant son portable dans sa poche, croisant les bras sur son torse, un petit sourire naquit sur ses lèvres. « C’est vrai quoi. Après tout, on est des intimes tous les deux. » Le détaillant du regard, de très vagues souvenirs de leurs ébats lui revinrent – mais pas assez pour qu’il puisse se faire une idée de s’il avait eu vraiment trop de coups dans le nez pour assurer. En revanche, Swann devait se rendre à l’évidence : son amant éphémère était très, très, très agréable à regarder. D’ailleurs, il le détaillait peut-être un peu trop, et pour reprendre contenance, il reprit la parole, toujours aussi acerbe dans ses mots. « A moins que tout ça ait malencontreusement disparu de ton esprit ? » Il se retint de rajouter « parce que c’était trop nul peut-être, hein » car Swann ne désirait pas s’enfoncer lui-même. Le maquettiste se passa négligemment la main dans les cheveux, tout en espérant toujours très fort, au fond de lui, qu’un quelconque technicien ait entendu son appel au secours et vienne le sortir de ce guet-apens diabolique. Malgré ça, il gardait son air facétieux au visage, ne désirant pas donner l’impression à son « colocataire » l’impression qu’il voulait s’échapper et qu’au contraire, il se trouvait très satisfait de la situation.

meuuuh non, il est très bien ton post ! en revanche, excuse le mien qui n'est pas bien brillant. all night long. (arthur&swann) 990292
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyVen 18 Fév - 20:04

S'il faisait désormais face à son interlocuteur pour parler – ce qui était tout de même plus poli – Arthur ne remarqua pas la contraction anormale de sa mâchoire alors qu'il faisait preuve d'une mesquinerie plus terrible qu'à l'accoutumée, et ne put donc pas s'en féliciter.
Ainsi, s'il désirait être indifférent, voire détaché, cela s'avérait impossible tant le stagiaire brûlait de rendre à cet homme l'humiliation qu'il lui avait fait subir en s'éclipsant comme un voleur.
Ne répondant pas immédiatement – et Arthur préféra se dire que c'était parce qu'il ne savait pas quoi dire – Swann jeta également un coup d'œil nonchalant à son téléphone mobile. Mais à cette entreprise, Arthur se retrouva pantois. Lui qui s'attendait à une réponse vive, voire violente, de sa conquête passée se retrouvait face à un énergumène d'un apparent calme à toute épreuve.
Et cela ne lui plus pas. Pas du tout.

« Tu sais, je pense qu’après avoir eu une certaine partie de mon anatomie dans ta bouche, tu peux me tutoyer. » S'il parvint difficilement à cacher la surprise que provoqua cette réplique, plutôt inattendue, Arthur se reprit bien vite et afficha un air décidément décontracté et désinvolte. Feignant de ne pas se souvenir, de tout, il répondit, faussement surpris : « Oh ! Tu veux parler de ton pénis ? Je suis désolé, mais je ne tutoie pas toujours les hommes dont le pénis font un bref passage dans ma bouche. » Bien évidemment, l'accentuation du « bref », n'avait pas été fortuite, et Arthur était bien décidé, sinon à ne pas se laisser démonter, à montrer à ce Swann que lui aussi pouvait entrer dans ce jeu enfantin et continuer à prétendre qu'il n'avait pas fait des étincelles dans son lit – quand bien même, d'un certain point de vue, cela était plutôt faux.

« Après tout on est des intimes. ». Non mais franchement, c'était quoi cette réflexion à la noix ? « On est des intimes ». Non mais j'vous jure ! Soupirant d'ennui devant cette réflexion sans intérêt – et le jeune homme était bien décidé à le lui montrer – Arthur poursuivit cependant l'écoute de ce si passionnant interlocuteur.

« A moins que tout ça ait malencontreusement disparu de ton esprit ? » Malencontreusement. Ce n'était pas tout à fait le terme qu'il aurait utilisé, du moins, en poussant sa malhonnêteté à son paroxysme. Alors, poursuivant sur sa lancée, Arthur ne chercha pas le moins du monde à préparer une quelconque réponse, et se contenta de dire ce qui lui passait par la tête, tâchant cependant de garder un ton détaché et désinvolte.
« Je ne dirai pas « disparu »... Mais il est certain que ce souvenir ne sera pas impérissable. Heureusement pour toi, il est encore à peu près récent, je me souviens deux ou trois choses encore... » Ou comment réaffirmer à Swann qu'il avait été un mauvais coup.

Certes, tout cela tournait affreusement en rond mais, si Arthur se fichait bien souvent de la critique des autres, il s'était senti véritablement humilié de voir que Swann avait cherché à fuir, en lui assénant que lui non plus, n'était pas nécessairement un bon coup. Blessé dans un égo plutôt proéminent, il était alors hors de question de laisser passer cette insulte sans réagir, et Arthur était bien décidé à user cet adversaire coriace.

Soudain, une idée folle traversa son esprit. Une idée qui pourrait chambouler la situation et certainement mettre Swann mal à l'aise. Pourtant, Arthur se retint, il n'était pas question de passer pour une girouette, ou un homme sexuellement en manque. D'autant que, finalement, il n'avait pas envie de renouveler l'expérience, et encore moins dans une cabine d'ascenseur... A moins que... Pourquoi le fixait-il de la sorte ? Chassant cette impression qui ne pouvait être qu'erronée de sa tête, Arthur tenta de se re-concentrer sur la situation, et son objectif de rester détaché.

« Oh ! Je voulais ajouter, pour la dernière fois, que manger des nouilles à la paille pourrait être une expérience tout à fait intéressante... Ne te sens donc pas obligé de me faire plaisir avec tes petites menaces, je doute que ce soit ton objectif... » Et à cela, il ajouta un sourire, sinon innocent comme celui d'un enfant, radieux comme un soleil d'été.

si si ! J'ai beaucoup aimé ses réflexions personnelles xD En revanche, je crois que certaines comparaisons virent dans le mauvais lyrique là... mdr
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyDim 20 Fév - 0:31

« Oh ! Tu veux parler de ton pénis ? Je suis désolé, mais je ne tutoie pas toujours les hommes dont le pénis font un bref passage dans ma bouche. » Révoltant, ce garçon était tout simplement révoltant. « Je ne dirai pas « disparu »... Mais il est certain que ce souvenir ne sera pas impérissable. Heureusement pour toi, il est encore à peu près récent, je me souviens deux ou trois choses encore... » Il voulait de l'impérissable ? Swann se retint de lancer quelque chose du genre "je vais t'en donner de l'impérissable moi !". Il avait déjà dit assez de bêtises comme ça, et maîtriser son impulsivité était une chose assez difficile pour qu'il en rajouter par-dessus. « Oh ! Je voulais ajouter, pour la dernière fois, que manger des nouilles à la paille pourrait être une expérience tout à fait intéressante... Ne te sens donc pas obligé de me faire plaisir avec tes petites menaces, je doute que ce soit ton objectif... » Son sourire était intolérablement lumineux, ce qui avait pour conséquence logique d’être intolérablement attirant, et concentra l’attention de Swann – jusque là focalisé sur sa colère – sur le visage de son ancien amant. Comme prisonnier d’un charme magique, Swann resta muet, son regard fatalement attiré par le merveilleux grain de beauté posé sur le menton de son compagnon. C’était le genre de petits détails qui réussissait à capter l’attention du maquettiste bien plus qu’un tee-shirt moulant ou un jean particulièrement bien porté. Swann se savait incorrigible. Mais à ce point-là, au point de mater sans aucune gêne un quasi inconnu qui à peine quelques minutes plus tôt avait émis des sous-entendus très vexants sur sa virilité, le jeune homme se fit la réflexion qu’il fallait qu’il se reprenne et vite. Il ne devait pas laisser croire à ce goujat qu’il était plus qu’une simple conquête désagréable, et ce même si ce n’était pas tout à fait vrai. Swann se décida donc à répliquer, bien décidé à reprendre contenance et à garder sa superbe, en un vain espoir de domination sur la discussion (qui au moment même, appartenait plus à son adversaire – bien que la puérilité de leur querelle fasse douter de sa véritable utilité).

Mais il semblait que les dieux étaient vraisemblablement étaient contre lui ce soir. Et oui. Il y avait des jours où le sans-gêne, la confiance en soi et la certitude de penser qu’on était invincible ne suffisait pas. Il fallait cette minuscule part de chance hasardeuse. Et aujourd’hui, dans le cas de Swann, cette étincelle manquait cruellement. Ainsi, avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit ou même qu'il puisse ouvrir la bouche, l'ascenseur s'ébranla comme si la terre tremblait autour d'eux et Swann perdit l'équilibre car il avait cessé de s'appuyer sur la paroi de la cabine, ayant fait un pas ou deux en avant sous le coup d'une impulsion colérique. Il aurait sans doute mieux fait de rester collé au mur. Car cela lui aurait évité la situation des plus embarrassantes dans laquelle il se trouvait. A savoir qu'il venait de se retrouver à deux centimètres d'Arthur. En temps normal, Swann en aurait été enchanté. L'odeur du stagiaire, entêtante, envahit ses narines ; la proximité de ses lèvres et de son corps tout entier dont il se remémorait furtivement le goût et les formes, lui offrait tout un monde d'imagination et fantasmes. L'ascenseur avait cessé de bouger une nouvelle fois, mais le maquettiste ne s'en était même pas rendu compte. Seul le manque d'air, car il avait oublié de respirer en croisant le regard de sa conquête le rappela à la réalité. Vite, trouver quelque chose, n'importe quoi pour briser la tension qui venait de monter d'un cran, et pas des moindres. Swann décida tout d'abord de s'écarter et de se préserver de toute tentation possible (ce qui était tout de même difficile dans un espace aussi étroit qu'un ascenseur, mais laissons-le à ses illusions). Dès qu'il sentit la paroi contre lui, le jeune homme se détendit légèrement. Il n'avait pas quitté le stagiaire des yeux, comme s'il s'en sentait incapable. Puis, pour rompre le silence, il balança la première chose qui lui passa par la tête. "Au fait, il faudrait que je sache ton nom. Pas que ça m'intéresse particulièrement, mais pour le boulot, ce serait plus pratique." Le ton arrogant n'avait rien perdu de sa verve, mais il y avait peut-être un peu moins de conviction au fond de ces mots après ce qui venait de se passer. La possibilité qu'ils puissent tous deux se trouver en danger dans un ascenseur vétuste lui passait complètement au-dessus de la tête.
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyDim 20 Fév - 16:36

Maîtriser une situation – et à fortiori une conversation – était une chose à laquelle Arthur tenait énormément. Et, être coincé dans un ascenseur était l'archétype de la situation que l'on ne maîtrise pas. Ajoutez à cela la rencontre fortuite d'un homme avec lequel il avait eu une (très) brève aventure dont il était sorti humilié et en colère, et vous obtenez un Arthur déchaîné et prêt à faire ravaler sa superbe à Swann.
D'autant qu'il avait oublié d'aborder un certain détail : Arthur avait une légère tendance à la claustrophobie lorsqu'il se retrouvait dans un endroit clos pendant trop longtemps, et cela pouvait facilement dégénérer en crise d'angoisse. Cependant, la tension – désormais tout à fait palpable dans la cabine en suspension – lui permettait de rester conscient et de penser à autre chose qu'à l'espace clos et confiné dans lequel il était coincé.

Et s'il avait bien pris conscience que Swann tardait à répondre – ce qui constituait le signe d'une petite victoire pour lui – Arthur n'avait pas véritablement remarqué que ce dernier le fixait avec constance, tant il était occupé à chasser les images et les scénarii scandaleusement peu catholiques qui envahissaient ses pensées.

Soudain, la cabine se remit en branle, un peu comme un tremblement de terre s'annonce avec quelques brèves (mais puissantes) secousses, avant de rugir pour de bon. Arhur songea alors que son calvaire s'achèverait avant de devenir invivable et dangereux pour la « relation » qu'il entretenait avec Swann.
Et, parce que les Dieux étaient avec lui – ou n'était-ce pas plutôt contre lui ? - il fallut que cette brève remise en marche ne déséquilibre Swann qui se retrouva alors à à peine deux petits centimètres de son visage.
La situation, déjà plus que tendue, devint presque intolérable pour Arthur qui revit avec une étrange netteté la nuit passée avec Swann. Il se souvint de la douceur de sa peau, des courbes de son corps, de l'odeur de son cou et de la dextérité de ses mains. Tout lui revint si bien en mémoire qu'il se cambra imperceptiblement à l'approche d'un visage qu'il ne désirait qu'embrasser.

Le silence qui s'était installé entre les deux jeunes hommes aurait pu être embarrassant, ou troublant, s'ils n'avaient pas été occupé à maîtriser les diverses pulsions qui faisaient irruption dans leur subconscient, voire à l'aplomb de leur conscience pour certaines.
Lorsque Swann recula de quelques centimètres, Arthur constata qu'il avait cessé de respirer, et que son cœur avait acquis un rythme cardiaque décidément plus rapide que la normale. Il inspira alors à fond et regarda intensément son interlocuteur, attendant patiemment qu'il ne réponde.
Durant ce cours laps de temps, le jeune homme tâcha de retrouver un semblant de consistance – qu'il savait avoir perdu depuis quelques secondes – et tenta de retrouver un visage serein, de telle sorte qu'on ne puisse deviner le trouble créé par l'approche de Swann.

« Au fait, il faudrait que je sache ton nom. Pas que ça m'intéresse particulièrement, mais pour le boulot, ce serait plus pratique. ». Hallelujah ! Mentalement, il remercia la présence d'esprit de son interlocuteur. Parce que si cette réflexion n'était pas particulièrement sympathique, au moins, elle permettait de relancer une conversation qu'Arthur maîtrisait depuis le début.
De retour dans son élément, le jeune homme soupira de soulagement sans même s'en rendre compte.

« Je me doute bien que cela ne t'intéresse pas des masses... » De nouveau, il adressa un petit rictus à Swann, juste pour la forme, avant de reprendre, aussi calme qu'une flaque d'eau. « Et pour ta gouverne, c'est Arthur. »
Décidant de s'assoir au sol – ses jambes semblaient peu capables de le porter plus longuement – le jeune stagiaire releva les yeux vers Swann et sourit faiblement.
« Oh ! J'y pense... Ce n'est qu'un petit conseil d'aventure d'un soir hein ! Mais il faudrait peut-être penser à changer de parfum... Il n'est guère attirant pour d'autres pénis... »
Mensonge éhonté, et bien peu intelligent par ailleurs. Mais à cet instant, c'était la seule chose dont Arthur était capable.

Il inspira de nouveau à fond. Mais cela ne l'aida pas. Sa poitrine commençait alors à se soulever un peu trop souvent, et il sentit ses bronches rétrécir – ou du moins, c'était l'impression que cela donnait – et sut immédiatement de quoi il s'agissait. Arthur ferma alors les yeux un instant, et inspira de nouveau en espérant se calmer.
Restait à se persuader que la cabine d'ascenseur était aussi large qu'une piscine olympique et qu'ils ne risquaient rien, pendus qu'ils étaient à de pauvres câbles d'acier.

C'était tellement simple à faire.
Tellement simple.

Bon, ce coup-ci, vraiment désolée, ce message là est "vide" :s
Le prochain sera mieux, promis ! all night long. (arthur&swann) 382391
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyLun 21 Fév - 21:38

« Je me doute bien que cela ne t'intéresse pas des masses... » Il se trompait. Swann était bel et bien intéressé. Dans l’absolu, bien sûr, car Swann n’était pas prêt de mettre de côté sa fierté de coq pour le reconnaître (il ne fallait pas pousser non plus, non mais sans blague), mais le stagiaire avait involontairement visé juste en piquant son orgueil. « Et pour ta gouverne, c'est Arthur. » Arthur. Swann le savoura un instant sur le bout de sa langue, puis rangea le prénom de l’insolent personnage dans un coin de sa tête pour à nouveau mieux poser ses yeux sur lui, tandis qu’Arthur se laissait glisser contre la paroi pour s’asseoir. « Oh ! J'y pense... Ce n'est qu'un petit conseil d'aventure d'un soir hein ! Mais il faudrait peut-être penser à changer de parfum... Il n'est guère attirant pour d'autres pénis... » Cause toujours, mon gars, tu m’intéresses. Swann décida d’ignorer la remarque de son compagnon. Il portait le même parfum – un parfum français qui lui coûtait les yeux de la tête à chaque fois qu’il devait le renouveler – depuis ses quatorze ans et aucun de ses (nombreuses) relations (brèves ou pas) ne s’en étaient plaintes. Et ce n’était certainement pas un gamin aigri qui lui en voulait d’avoir été un peu « abrupt » qui allait le faire changer d’avis. Reprenant son portable au fond de sa poche, Swann constata que malheur de misère de malheur, il n’y avait plus de réseau. S’apprêtant à adresser cette nouvelle d’un air sombre à son compagnon d’infortune, il se rendit que quelque chose clochait. Où était passé l’arrogant personnage qui se tenait en face de lui trois secondes auparavant ?

Swann était égocentré, mais pas au point de rester indifférent face à l’angoisse compréhensible d’un homme en proie vraisemblablement à un début de crise de claustrophobie. S’asseyant à son tour, Swann se retrouva face à Arthur, jambes repliées contre son torse tel un ado boudeur. Tentant de ne pas paraître trop sympathique non plus (on ne pouvait pas trop lui en demander), Swann tenta une première fois de rassurer son compagnon. « Hey. Inutile de t’en faire comme ça. » Sa voix n’avait rien de perdu de son mordant, mais il ne pensait pas à mal, pour une fois. C’était juste histoire de secouer Arthur, alors que Swann ne se trouvait pas non plus totalement rassuré. Néanmoins, il n’était pas claustrophobe, lui. Trouvant qu’il manquait quelque peu d’arguments, et que sa voix mélodieuse n’avait pas l’air d’avoir de grands effets sur le stagiaire, il reprit, un peu plus adouci cette fois : « Ca arrive tout le temps, ce genre de choses. Ca va bientôt se remettre en route, tu vas voir. » Bon, c’était un mensonge. Arthur n’était pas sensé le savoir, et si ça pouvait lui éviter de crever d’angoisse devant un Swann seulement bon à pratiquer le bouche-à-bouche, le maquettiste n’éprouvait aucune culpabilité à avoir légèrement modifié la vérité. Il fallait simplement attendre, désormais, attendre que la machine consente à se reprendre sa marche. Contrer l’ennui, l’inquiétude qui s’installait doucement. Une idée avait très furtivement traversé l’esprit de Swann, une idée qui avait dû traverser l’esprit de bien des hommes et des femmes se trouvant dans la même situation que lui, coincé dans un ascenseur avec une personne attirante. Mais il ne la formula pas, ô grands dieux non. Il se maudit de ne pas penser plus avec son cerveau plutôt qu’avec ce qu’il avait sous la ceinture et resta stoïque, tentant d’enterrer au fin fond de lui-même ses pulsions de célibataire un peu trop imaginatif.

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMar 22 Fév - 20:57

Si la conversation était vive et animée de sarcasme depuis son commencement, le fait même d'être enfermé dans un endroit confiné rendait Arthur de plus en plus pale et mal à l'aise.
Si bien que, sentant l'une de ses très rares crises d'angoisse – liée par ailleurs à une claustrophobie peu prononcée – Arthur décida subitement de s'assoir, les genoux repliés contre son torse dans une parfaite imitation de position fœtale. Mais le plus problématique, était qu'il lui était tout à fait impossible de cacher l'arrivée imminente d'une crise, et pour cause : la seule chose capable de le calmer un temps soit peu était de respirer le plus lentement possible et cela ne pouvait être invisible. Surtout lorsqu'il avait les yeux fermés.

Se concentrer. Surtout, se concentrer sur autre chose que l'exiguïté de cette foutue cabine. Se détendre aussi, respirer à fond. Voilà, on se détend. On se fiche éperdument que l'autre soit là aussi, tout ce qui compte, c'est de ne pas faire de crise d'angoisse.

Trop occupé à tenter de calmer les soulèvements irréguliers de son thorax, Arthur ne se rendit d'abord pas compte que Swann venait lui aussi de s'assoir. Ce ne fut qu'au moment où il entendit sa voix – plus proche qu'elle ne l'était auparavant – que le stagiaire se décida à ouvrir les yeux, espérant qu'au moins son interlocuteur ferait preuve d'un peu d'imagination pour relancer la conversation (même s'il doutait que ce terme soit réellement approprié aux paroles qu'ils s'adressaient)

« Hey. Inutile de t’en faire comme ça. » Le ton était presque le même que lorsque Swann lui lançait des piques, mais ces quelques mots aidèrent Arthur à penser à autre chose. Au moins, il pouvait maugréer dans sa barbe. Parce que franchement avait-on idée de dire des choses aussi stupides et vides de sens à quelqu'un qui menace de faire une crise d'angoisse.
« Inutile de t'en faire comme ça ». Après tout, c'est vrai... Nous sommes suspendus par des câbles d'acier, c'est le vide en dessous et personne ne s'inquiète pour notre sort parce qu'il n'y a plus personne au bureau. Pas de quoi s'inquiéter ! La cabine peut s'écraser par terre, ou on va finir par mourir par asphyxie. Quelle belle mort... Vraiment !
Le stagiaire ne pu réprimer un regard noir, signifiant très clairement que ce n'était pas ce qu'il fallait lui dire. Et que si Swann comptait un temps soit peu l'aider, ce n'était pas du tout ce qui le calmerait.

« Ca arrive tout le temps, ce genre de choses. Ca va bientôt se remettre en route, tu vas voir. » Si le ton était presque doux, cela ne suffit pas à calmer Arthur qui pensa au contraire que des arrêts d'ascenseur sans personne au service technique devaient ne jamais arriver – ou presque. Alors, sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit, sa respiration devint encore un plus irrégulière et le jeune homme ferma de nouveau les yeux en se forçant à respirer lentement et profondément.
Il répéta l'opération trois fois et, prenant conscience que cela ne servait à rien, il se décida à rouvrir les yeux et fixa intensément Swann. Son regard devint presque suppliant et il tenta de cacher la peur qui menaçait de déborder à tout moment.

« Parle moi. Je me fous royalement de ce que tu diras mais si ta grandeur d'âme avait l'amabilité de parler de tout et n'importe quoi pour m'occuper l'esprit, je t'en serais reconnaissant. » Il se tut quelques secondes et attendit, une réponse.

Dieu qu'il détestait ce genre de situation. Devoir s'abaisser à demander de l'aide de la sorte... Il abhorrait littéralement cela. Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.

C'était la seule solution. N'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMar 22 Fév - 23:57

Mmh. Tout ça n’avait pas l’air de grandement le rassurer, vu le regard noir de tueur mafieux que Swann venait de se recevoir en guise de remerciement. Tout en observant en silence les tentatives d’Arthur pour se sentir mieux, une idée germa dans l’esprit de Swann, une idée stupide et irrationnelle dont il était spécialiste inconditionnel, une idée qui lui avait été inspirée par ses réflexions précédentes sur le fantasme bien connu de l’ascenseur. Comme quoi, ses bonnes résolutions d’abstinence et de chasteté ne tenaient pas bien longtemps la route. Tant pis. Il n’était pas moine. Et de toutes façons, il était promis à l’Enfer par toutes les religions alors une crétinerie de plus ou de moins … Ce n’était pas ce qu’il craignait le plus. Soudain, Arthur rouvrit les yeux. Swann se retrouva furtivement capturé par l’intensité de ses yeux, et par ce qu’il pouvait y lire aussi. Et bien, il ne simulait pas, vraisemblablement. « Parle moi. Je me fous royalement de ce que tu diras mais si ta grandeur d'âme avait l'amabilité de parler de tout et n'importe quoi pour m'occuper l'esprit, je t'en serais reconnaissant. » C’était une idée. Momentanément, Swann parut accepter de se prêter au jeu – c’était pour la « bonne » cause, après tout. Mais bizarrement, alors qu’il était un grand bavard d’habitude, le fait de se retrouver à faire la conversation à Arthur, tout seul, lui faisait un peu peur. Dans son esprit, le blanc, malgré l’habituelle litanie des choses incongrues et des répliques banales qu’il pouvait sortir à tout bout de champ. Pourtant, il fallait faire quelque chose. Sauver la face, puis aider ce pauvre garçon - grandeur d'âme, quand tu nous tiens. Swann resta un petit moment silencieux. Puis décida que vaille que vaille, il était temps de se lancer et que tant pis pour ce qui passerait ensuite. Mais avant tout, il poussa un bref soupir teinté d’ironie. « Bon. Je n’ai franchement pas l’intention de te parler de ma vie, et surtout, à – il regarda brièvement sa montre – minuit moins cinq, j’ai assez peu d’inspiration pour te faire une dissertation sur Kant. Mais t’en fais pas. J’ai une autre idée. Ca ne va peut-être pas te plaire, mais on peut toujours essayer. »

Un sourire d’adolescent goguenard qui ne présageait rien de bon scotché aux lèvres, Swann se releva pour se rapprocher d’Arthur, et se mettre à genoux en face de lui. Glissant deux doigts sous le menton de celui-ci pour le forcer à relever la tête bien en face de la sienne, il ancra fermement son regard dans le sien pour lui offrir un point stable, et se lança avec une certaine désinvolture : « Bon. Surtout, n’y vois rien de personnel. Ce que je vais faire a pour unique but de te distraire et d’éviter que tu ne meurs dans mes bras, ce qui m’emmerderait beaucoup car je déteste la paperasse. Et si jamais tu meurs quand même – dans ce cas, bon voyage – dis-toi que la dernière chose que tu auras faite sur Terre aura été de recevoir un baiser. Ce qui est assez sympa. » Swann se tut, mais ne laissa pas le temps à son compagnon de répliquer quoi que ce soit. C’était maintenant ou jamais. Posant ses mains sur le visage d’Arthur, il s’approcha nerveusement et pressa ses lèvres contre celles de son compagnon angoissé en fermant les yeux. Ce contact agit comme la madeleine de Proust, à un degré moindre, certes, mais tout de même. Découvrant à nouveau le visage et le corps, Swann approfondit son baiser, tout en essayant de garder en tête que ce qu’il faisait était d’ordre tout à fait impersonnel, et que cela n’aurait aucune conséquence. S’efforçant le plus possible de garder la tête froide, il tentait d’occulter la caresse agréable de la peau d’Arthur sous ses mains et par une miraculeuse présence d’esprit (louable dans sa situation), il parvint à se souvenir que son compagnon comme lui-même avait besoin de respirer, et que l’air venait quelque peu à manquer (ce qui n’était pas très pratique dans le cas du stagiaire, de plus). Doucement, Swann sépara leurs lèvres, avec un peu de regret certes, mais le sentiment dominant s’apparentait plus à « mec, plus jamais tu fais une connerie pareille, PLUS JAMAIS ». Ce devait être une tangente habituelle du destin : Swann Rose, dans la merde tu seras. Pour effacer ce sentiment de malaise, Swann s’écarta doucement d’Arthur et se rassit. Empaquetant et rangeant son trouble au plus profond de lui, comme à chaque fois dès qu’il s’agissait de quelque chose d’un peu compliqué qu’une partie de jambes en l’air anonyme, il reprit son sourire un peu désinvolte. « Ca va un peu mieux ? » Petite pause. « Ou alors, il faut que je te parle ? » Et malgré ce qu’on pouvait croire, c’était demandé sans réelle animosité.

okay, j'avoue, je suis un peu partie en délire là. si ça ne te convient pas, je change hein. all night long. (arthur&swann) 382391
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMer 23 Fév - 13:12

Il lui fallut attendre quelques secondes avant que Swann ne réponde à sa supplique. Et ces quelques courtes secondes lui parurent durer de longues minutes. Non pas qu'il avait hâte que Swann lui parle – il était supposé lui « faire la gueule » et tous deux se trouvaient normalement en froid, ne l'oublions pas – mais attendre de la sorte et prendre conscience qu'une partie de sa sérénité dépendait d'un homme qu'il n'appréciait que modérément – Arthur devait-il par ailleurs préciser qu'il était un menteur hors pair ? – ne faisait qu'accroître l'angoisse à laquelle il était en proie.

Un soupir et une phrase pleine d'ironie constituèrent sa réponse. Mais la jeune stagiaire ne put s'empêcher de sourire tristement. Oui, cela le fit sourire, mais pas au point d'en oublier sa peur de tomber dans le vide.

« Ce n'est pas très grave, théoriser sur Kant ne m'intéresse pas tellement là... » Une idée qui pouvait ne pas lui plaire... Késako ? Arthur arqua brièvement un sourcil en se demandant ce que pouvait être la « fameuse » idée de Swann. Et le jeune homme avait de quoi se poser des questions. S'il ne connaissait pas son collègue depuis très longtemps, ni très bien – on ne pouvait dire qu'une nuit à batifoler comptait comme « faire connaissance » – ce qu'il avait eut l'occasion de voir de lui le laissait penser qu'il fallait s'attendre à tout, surtout à une heure aussi tardive que celle-ci.
Arthur songea même que Swann avait peut-être perdu quelques neurones, ce qui aurait constitué une très bonne explication à la relative gentillesse dont il faisait désormais preuve. Et ses craintes n'étaient pas sans fondement puisque Swann se plaça à genoux, face à lui en entreprenant de relever son menton, appuyé sur ses genoux depuis un petit moment déjà.

Et lorsqu'il croisa le regard de son amant d'un soir, Arthur sentit son cœur gonfler. Certainement pas d'amour, ou d'affection quelconque, non. Ce qui gonfla son petit cœur angoissé furent quelques souvenirs remontant insidieusement à la surface et un regard calme qui lui fit momentanément oublié ce pour quoi il angoissait.
Alors, il n'écouta que d'une oreille le discours que lui servit Swann, trop occupé qu'il était à tout faire ne pas sauter sur cet homme et lui arracher ses vêtements. Et il n'entendit pas l'annonce du baiser que son collègue allait lui prodiguer en guise de soin, il fut alors pour le moins surpris, déboussolé et désemparé face à cette entreprise qu'il ne comprit d'abord pas.

Mais alors que deux lèvres vinrent se presser contre les siennes, Arthur n'eut d'autre envie que de le laisser faire et fermer les yeux. Soudain, il se sentait détendu, et ses angoisses claustrophobes lui paraissaient lointaines.
Bien loin d'être capable de se contrôler, le jeune homme se pressa un peu plus contre son compagnon, tentant de profiter d'un baiser qu'il savait éphémère, et surtout, il ne se rendit pas compte que sa main caressait l'avant bras de Swann. Cela dit, à la seconde même ou ce geste fut interprété par son cerveau, il fit cesser l'activité de ce membre qui avait visiblement décidé de s'émanciper.
Finalement, Swann se rassit à sa « place » et redevint l'homme désinvolte qu'il était. Mais, dans le fond, Arthur n'était pas mécontent que ce soit le cas. Il n'avait aucune envie de parler de ce baiser et comptait bien faire comme s'il ne l'avait apprécié que parce que cela lui avait permis de penser à autre chose.

« Je crois que oui... Ça a au moins le mérite de m'avoir fait penser à autre chose... » Et pour la première fois depuis le début de cette « aventure en cabine », Arthur sourit presque joyeusement. Ce n'était plus une pique mesquine, mais bien une petite pointe d'innocente ironie.
« Cela dit, je ne sais pas si ça va durer... J'espère que tu es prêt à te sacrifier de nouveau, sait-on jamais... » fais l'innocent, c'est ça, on te croit ! songea-t-il en se mordant la lèvre inférieure. Il n'était absolument pas crédible, et faire mine d'en vouloir toujours – au moins un peu – à Swann était désormais plutôt compliqué.

Tu rigoles ?! C'était parfait ! all night long. (arthur&swann) 382391
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMer 23 Fév - 21:07

« Je crois que oui... Ça a au moins le mérite de m'avoir fait penser à autre chose... » Encore heureux ! Il n’aurait plus manqué qu’Arthur reste indifférent à son baiser ! Ca aurait été la cerise sur le bouquet, le pompon du gâteau. Ou peut-être l’inverse. Mais passons. Le sourire d’Arthur engendrait en Swann des émotions contradictoires. D’une part, il y avait toujours cette impression persistante d’avoir fait une bêtise dont il aurait peut-être dû s’abstenir, tout compte fait. Et d’autre part, il trouvait que décidément, Arthur avait un sourire qui le rendait vraiment très agréable à regarder et que cela ne faisait que le conforter dans son envie de recommencer. Cependant, Swann se maîtrisa. Pas question de s’enfoncer dans une situation absurde. Ce baiser n’avait rien de personnel, rien du tout, et d’ailleurs, il comptait bien l’oublier sitôt rentré chez lui, dans un verre ou deux – car si Swann et Lennon recherchaient toujours désespérément un micro-onde, ils étaient en revanche pourvus d’un très satisfaisant stock de boissons. Mais en attendant, la présence d’Arthur (et surtout la proximité de son corps) le déconcentrait trop pour qu’il puisse commander quoi que ce soit à son cerveau. « Cela dit, je ne sais pas si ça va durer... J'espère que tu es prêt à te sacrifier de nouveau, sait-on jamais... » Uh. Qu’est-ce que c’est, ça ? Une proposition ? Qu’est-ce que je dois faire ? J’ai droit à un joker, je peux appeler un ami ? L’incertitude de Swann tournait à plein régime dans sa petite tête peu habituée à de tels questionnements, mais il ne pouvait pas se permettre de rester ainsi, bouche entrouverte et air stupide, devant un Arthur insolemment sexy à force de se mordre la lèvre de cette façon. Il en allait de son honneur. C’est pourquoi Swann prit donc le parti de rire de sa remarque, un rire qui se voulait le pourfendeur de la tension plutôt sexuellement chargée qui avait empli la cabine d’ascenseur.

« Bah voyons. Et tu penses que je vais te croire. » répliqua-t-il avec un sourire aux lèvres. Swann ne bougea pas. Il aurait pu, pourtant, s’éloigner d’encore quelques centimètres, il aurait peut-être dû, même. Mais Arthur sentait bon. Sans compter qu’il faisait quelque peu frisquet, et que la proximité du stagiaire diffusait somme toute une chaleur plutôt agréable. « Sans compter que tu pourrais y prendre goût, vu que malgré tes affirmations, je ne pense pas être si mauvais que ça. » rajouta Swann, malicieux. Par quel immature besoin avait-il ramené ça sur le tapis ? Une question d’ego, sans doute. Car ne nions pas : ce baiser n’était pas aussi innocent et désintéressé que Swann aurait bien voulu le faire croire (sans blague). Il était évidemment poussé par le désir de faire changer Arthur d’avis à propos de ses « performances ». Age mental : environ seize ans et demi, et encore, bougies tout juste soufflées. A vrai dire, Swann n’avait jamais vraiment grandi depuis le lycée. Il était toujours ce gamin insouciant, inconscient des lendemains, préférant papillonner à gauche et droite. C’était tellement plus agréable, plus simple aussi. Il n’avait pas encore trente ans et il pouvait encore bien attendre quelques années avant d’entrer dans le vrai monde. Mais de cette opinion légère, le monde n’avait pas connaissance et avait peut-être déjà décidé d’entrer tout seul, comme un grand, du côté de chez Swann.

c'est court désolée >< en tout cas, contente que mon post précédent t'ait plu. (a)
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMer 23 Fév - 22:48

« Bah voyons. Et tu penses que je vais te croire. » Évidemment, qu'il espérait que Swann le croirait et accepterait de se « sacrifier » de nouveau pour lui sauver la vie ! Ou juste pour avoir droit à un baiser de puis... C'était un bon objectif, non ? Tenter d'avoir « du rabe », sans culpabiliser. Parce qu'avoir une bonne excuse était soulageant, et dans ce cas précis, cela permettait à Arthur de ne pas se poser de questions, puisqu'il s'agissait de vie ou de mort. Ou presque.

« J'espère bien ! Il n'est pas question que tu me laisses crever d'angoisse ou par manque d'air par pur orgueil mal placé ! » Et étonnamment, le jeune homme renouvela son sourire. Il fut certes plus ténu, mais ce fut un sourire quand même. Et si le ton était plus calme, il n'en restait pas moins ironique.
« Il ne s'agit que de ce que tu penses toi. Et je doute que tu sois très bien placé pour statuer sur tes 'qualités sexuelles'... A moins que tu n'aies déjà couché avec toi même... » Taquin, Arthur l'était certainement. Mais il avait cessé le cynisme pour de bon. En théorie.

Il aurait été étonnant, pour des personnes connaissant Arthur, de voir à quel point un simple baiser l'avait regonflé à bloc et détendu. Cela avait été bien plus efficace qu'un massage (fait par un inconnu, un massage prodigué par l'auteur du baiser, l'aurait probablement aussi bien – voire plus – détendu...).
Il bailla un court instant, et cligna des yeux trois fois consécutives, avant de reporter son attention sur Swann en resserrant un peu plus la prise de ses bras sur ses genoux, un peu à la manière d'un cocon. Comme si ce simple geste pouvait l'aider à ne pas craquer.
Ses bras occupés, il lui était alors plus simple de se retenir de bouger pour se rapprocher de Swann. Mais Dieu qu'il en avait envie.
Vraiment, embrasser – de lui même – cet homme le démangeait sauvagement. Mais à quoi bon céder à une pulsion uniquement guidée par un besoin physique ? Cela ne pouvait décemment pas arranger les choses, où les faire avancer d'une manière ou d'une autre. Et franchement, Arthur n'avait pas pour habitude d'avoir deux aventures avec la même personne. Une aventure était là pour n'exister qu'une seule et unique fois. Pas plus.

Et cette vision des choses n'était certainement pas prête de changer. Non pas qu'Arthur fut tout à fait fermé à une « véritable vie à deux », à une vie normale en somme, mais le jeune stagiaire n'était certainement pas décidé à se lancer dans la vie adulte de si tôt. Il était si simple de se contenter de vagues aventures ou d'histoires dans lesquelles il ne s'impliquait finalement que peu.

C'était peut-être ça, finalement, qui le dérangeait. Arthur était tombé sur aussi peu impliqué que lui. Et c'était probablement plus cela que l'impolitesse de quitter les lieux sans un mot qui l'avait humilié. On l'avait laissé seul, sans aucune maîtrise de la situation. Et cela, vraiment, il ne le supportait pas.

« Et... Enfin tu crois qu'on va devoir attendre demain matin, ou il y a une équipe de nuit ? » Et voilà, bravo mon grand ! Félicitations, vraiment ! Tu te détend, tout va mieux et toi, tu remets à parler de l'ascenseur bloqué et de la possibilité d'y rester toute la nuit ! Intelligent, sans aucun doute !

Enfin, au moins, une crise d'angoisse n'avait pas l'air de pointer de nouveau le bout de son nez.
Pour le moment.

désolée, c'est vraiment pas tip-top, mais je n'ai pas pu m'empêcher de répondre ! all night long. (arthur&swann) 382391
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyJeu 24 Fév - 22:24

« J'espère bien ! Il n'est pas question que tu me laisses crever d'angoisse ou par manque d'air par pur orgueil mal placé ! » Swann eut un léger sourire, mais toute son attention était retenue par celui d’Arthur. Son esprit d’artiste, fasciné par les formes, les harmonies, les jeux de lumière, les ombres, semblait trouver un bonheur indicible à voir cette bouche s’étirer ainsi, même légèrement et créer ces drôles de petites fossettes au coin de ces joues qui avaient encore quelque chose de l’adolescence, à la fois sensuel et innocent. Il y avait quelque chose que Swann n’aurait pas pu expliquer, que sa sensibilité – celle qu’on possède tous un jour ou l’autre face à quelque chose qui nous émeut – n’aurait pas pu traduire par de simples mots. « Et... Enfin tu crois qu'on va devoir attendre demain matin, ou il y a une équipe de nuit ? » Petit moment de flottement. Les mots résonnaient en écho dans son crâne. « Je ne sais pas. » finit par répondre Swann. Tout sur quoi il pouvait se concentrer, malgré ses efforts, étaient les lèvres d’Arthur. « Et je m’en fiche complètement, si tu veux tout savoir. » Sa voix qui n’était plus qu’un murmure était chargée d’une douceur pressante et fébrile. Se rapprochant sans même s’en rendre compte, Swann glissa sa main sur la joue d’Arthur pour finalement attraper sa nuque afin de l’attirer légèrement vers lui.

Après tout, ce n’était rien d’autre que de la prévention. Rien de personnel. Rien de personnel du tout. Ce n’était pas les yeux d’Arthur, ni sa bouche, ni son grain de beauté, ni cette prodigieuse sensation d’énervement et de ravissement qui gagnait Swann dès qu’il posait les yeux sur son compagnon, ni même ce sourire envoûtant. Tout ça n’avait rien à voir. Rien du tout. Leurs lèvres s’effleurèrent une première fois. Puis une deuxième, sans plus d’approfondissement. Swann, hésitant ? Un peu. Mais maintenant qu’il s’était lancé (dans quoi, Dieu seul le sait, amen), avait-il encore la possibilité de reculer ?, D’autant plus que ce n’était pas comme s’il devait plonger dans un ravin. Non, c’était même bien pire que ça. Il avait l’impression d’avoir quinze ans, l’âge de son premier vrai baiser. Le même rythme cardiaque menaçant de faire exploser sa cage thoracique, la même panique saccadée (et délicieuse) qui envahissait ses veines. En face de lui, James Hawthorne, dix-sept ans, qui lui avait laissé le souvenir impérissable d’un baiser fougueux donné dans l’urgence de se faire découvrir par des parents un peu trop curieux. La situation était désormais différente. Swann, en douze ans de temps, avait eu le temps d’assumer et d’embrasser bien d’autres garçons, et de s’affranchir des carcans imposés d’office. Et il n'était pas de ceux qui se posaient dix mille questions avant d'aborder quelqu'un.

Mais là, étrangement, il restait paralysé. Quelque chose au fond de lui le retenait de poser définitivement ses lèvres sur celles d’Arthur et de lui donner un baiser qui lui ferait oublier tous les autres. La sagesse, peut-être. Ou la frousse. C’est pourquoi il s’écarta légèrement, malgré l’immense frustration dont tout son corps était la victime, et se passa la main sur le visage, évitant à tout prix de regarder Arthur dans les yeux. « Désolé. Je ne sais pas ce qui m’a pris. » L’excuse paraissait un peu faible. Et Swann ressentait un irrésistible besoin de justifier, espérant certainement qu’Arthur serait compréhensif et jouerait l’indifférence (domaine dans lequel Swann avait pu remarquer ses indéniables talents), il rajouta timidement (ce qui démontrait qu’il n’était franchement pas dans son état normal) : « De toutes façons, ni toi ni moi ne voulons ça. » Swann finit par relever les yeux, affrontant Arthur en rassemblant le peu de courage qu’il lui restait. « Oublie. Juste oublie, okay ? » Et bizarrement, Swann avait un peu l’impression de retourner à la case départ, comme lorsqu’il avait voulu s’enfuir de l’appartement d’Arthur. Fuir, toujours fuir à l’aveugle même s’il le fallait.
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyVen 25 Fév - 17:04

« Je ne sais pas. ». Évidemment, Arthur s'en doutait. Comment Swann aurait-il pu savoir cela ? Il n'était ni le boss, ni un préposé au service technique. Seulement, le stagiaire aurait aimé qu'il lui dise que cela ne durerait pas. Que cette histoire n'était que le vague délire de deux personnes enfermées dans un ascenseur. Le petit stéréotype qui fait que les films paraissent réels.
Tout ne pouvait décemment pas durer. Ce n'était pas... Pas quoi au juste ? Pas logique ? Pas son genre ? Pas à son goût ? Pas rassurant, alors ? Peut-être oui. Mais là encore, Arthur tombait de le cliché, et il ne le supportait pas. Il était bien loin des personnages de films qui tombaient amoureux, faisaient mine de se détester et finissaient irrémédiablement par se marier dans une belle robe blanche sur le générique de fin.
Et pourtant. Pourtant, il n'aimait pas Swann. Pourtant, il n'avait aucune envie d'une histoire avec lui parce qu'il détestait les choses compliquées, et celle-ci promettait de l'être.
Et pourtant. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser à lui. A sa bouche, à ses yeux qu'ils regarderaient bien pendant des heures. Pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher de le regarder dormir la dernière fois. Pourtant, son corps tout entier réclamait le contact de sa peau sur la sienne. Pourtant, son esprit entier réclamait autre chose que des piques.

Et il aurait aimé que Swann lui dise que oui, on ne tarderait pas à venir les chercher. Il aurait voulu qu'il lui dise que rien de se passerait plus entre eux. Que cette partie de jambes en l'air en resterait une et rien d'autre.
Oui, il aurait aimé qu'il le lui dise. Tout aurait été clair, et Arthur n'aurait pas à imaginer des choses obscènes. Ou du moins, il aurait été beaucoup plus simple de s'en empêcher.

« Et je m’en fiche complètement, si tu veux tout savoir. » Oh non. Tout mais pas ça. Tout sauf ce ton fébrile. Tout sauf un tel murmure. Par pitié. Ne me fais pas ça. Surtout pas ça. Ses yeux étaient suppliants. Il savait ce que Swann avait en tête et ce n'était pas du tout une bonne idée.
Mais bien évidemment, Arthur ne put rien éviter. Et franchement, lorsque les lèvres de Swann touchèrent les siennes pour la seconde fois, il oublia tout.
Il oublia son envie de ne pas répéter la même erreur, celle de ne pas se retrouver de nouveau lésé, parce que Môsieur l'aurait décidé.
Bien sûr, bien sûr qu'il savait qu'il ne s'agissait là que d'une basse attirance physique. Un instinct stimulé par le plaisir qu'il pouvait éprouver à le regarder. C'était simplement une histoire d'instinct, rien d'autre.
Absolument rien d'autre.

Pourtant, tout cela ne fut qu'une brève histoire d'effleurement. Et Arthur s'en trouva lésé. Encore une fois. Parce qu'à la promesse d'un autre baiser, tous ses muscles s'étaient tendus. Parce qu'à l'annonce de ce qu'il attendait depuis un moment – sans pour autant se l'avouer, il ne faut pas pousser trop loin la conscience de soi – le stagiaire s'était mis à frissonner. Tout son corps n'existait plus que pour la peau de Swann, la bouche de Swann, les yeux de Swann, les lèvres de Swann.
Son univers tout entier ne se limita – pour quelques courtes secondes – qu'à Swann.

« De toutes façons, ni toi ni moi ne voulons ça. » Déçu, mais surtout frustré, Arthur ne réprima pas le regard noir qui fit surface à cette phrase. Lui le voulait. Peu lui importait maintenant que tout cela ne mène à rien. Peu lui importait que ce ne soit qu'une simple coucherie dans un ascenseur en rade.
Tout ce qu'il voulait, c'était Swann. Non, il n'avait pas été un mauvais coup. Oui, il était orgueilleux et trop fier.
Alors ce fut lui qui se rapprocha. Ce fut lui qui souffla un courant chaud au creux de l'oreille de son amant passé. Ce fut lui qui murmura, doucement, comme une caresse.

« Ah oui... Tu crois ? » Arthur fixa intensément Swann pendant quelques millièmes de secondes. Oui, il avait envie de lui. Et non, il ne se laisserait pas avoir cette fois-ci.
Il n'était plus question de ne pas maîtriser la situation. Plus question d'être le quitté. Cette fois-ci, il serait le quitteur.

« Oublie. Juste oublie, okay ? » Oh non... Ce n'était certainement pas son intention. Plus maintenant, en tout cas. Malicieux, il sourit de nouveau et se rapprocha de Swann.
Non, il ne lâcherait certainement pas.

« Oh non... Je n'ai pas envie d'oublier. Tu as commencé, alors on termine. »
Tout cela n'était certainement pas une idée brillante. C'était certain. Mais Arthur n'avait jamais été quelqu'un de brillant dans ses relations avec les autres. Alors, quitte à risquer de se planter, autant le faire dans la joie et le plaisir de la chaire.

Il se rapprocha alors lentement de ces lèvres qu'il désirait depuis longtemps. D'adossé au mur, il passa à genoux et, ses mains enfin libérées d'un rôle de maintien, l'une d'entre elles vint doucement effleurer les joues de Swann. Et il continua de se rapprocher, doucement. Toujours doucement. Rien n'était plus amusant que de faire attendre. Et quitte à maîtriser la situation, autant qu'elle soit difficile pour l'autre. C'était à son tour de faire languir.
Enfin, il l'embrassa. Pour de vrai. Pour de bon. Et la douceur dont il avait fait preuve jusqu'à présent s'envola aussitôt que ses lèvres entrèrent en contact avec celles de Swann. Il n'était plus question de l'embrasser comme s'il avait dix ans. Il se fit plus pressant, plus passionné aussi.

Et lorsqu'il cessa d'embrasser Swann, Arthur se mordit la lèvre inférieure et sourit malicieusement.

« Ni toi ni moi ne voulons ça, c'est ça hein ?! » Oui, il était d'humeur taquine. Mais surtout, il avait envie de faire comprendre à Swann que tout cela n'avait aucune importance. Ils pouvaient bien passer leurs nuits dans le même lit, Arthur se fichait éperdument des sentiments. Tout ce qu'il voulait, c'était lui.

je suis désolée, j'ai perdu l'habitude de me "lancer" xD
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyDim 27 Fév - 23:35

Si Swann était doué au jeu des contradictions, Arthur semblait l'être encore plus. Pour un peu, le maquettiste aurait préféré se prendre une claque dès la première fois plutôt que de se retrouver dans cette situation ambigue. Oui, une bonne claque avec insultes retentissantes et interdiction formelle d'approcher Arthur par n'importe quel moyen. Mais non, il avait fallu que le stagiaire se laisse faire. Pour un peu, Swann aurait décrété que c'était la faute d'Arthur et qu'il n'avait qu'à savoir ce qu'il voulait, non mais sans blague. C'est vrai quoi. On ne se laissait pas embrasser comme ça par n'importe qui. Et si on avait deux sous de jugeote, on ne se laissait pas embrasser une seconde fois par ce même n'importe qui. C'était des règles. Du moins, des semblants de règles qui existaient pour que les oiseaux de nuit tels qu'Arthur et Swann se préservent de toute complication non désirée dans leur petite vie parfaite de célibataires endurcis et volages. Du coup, quand Swann comprit que cette claque tant attendue ne viendrait pas, son premier réflexe fut de songer à un moyen de s'échapper - Elevator Break, un concept intéressant. Mais Arthur ne lui en laissa pas le temps. Ni la possibilité. « Oh non... Je n'ai pas envie d'oublier. Tu as commencé, alors on termine. » Il y avait quelque chose dans cette phrase d'incroyablement impérieux et déterminé, qui cloua Swann sur place, avortant dès lors toute spectaculaire tentative d'évasion possible.

Incapable de bouger, séduit, envoûté, il avait l'impression que son coeur cognait si fort dans sa poitrine qu'il craignait qu'Arhur ne puisse l'entendre. Son compagnon s'approchait de lui à une lenteur qui le navrait et qui le paralysait en même temps. Ses plus bas instincts lui criaient de lui sauter dessus et de lui arracher ses vêtements sans autre forme de procès, et le peu de neurones encore en état de fonctionner ne disait plus grand-chose, en vérité. Swann n'était qu'un homme. Et lorsqu'à plus de minuit, dans un ascenseur, quelque chose d'aussi désirable que les lèvres d'Arthur Carlton venaient se poser sur les siennes pour lui voler un baiser, il faisait comme tout le monde. Il succombait. Il se laissait aller, il s'abandonnait à ses pulsions. Il en avait eu envie dès qu'il était entré dans l'ascenseur, sans se l'avouer car ça aurait été une marque de faiblesse face à celui qui l'avait humilié, mais désormais, ça n'avait plus aucune importance. Swann laissa glisser ses mains sur celles d'Arthur pour remonter le long de ses bras, dans le but de l'attirer contre lui. Mais à son grand regret, leurs lèvres se quittèrent à la volonté d'Arthur.

« Ni toi ni moi ne voulons ça, c'est ça hein ?! » Toujours et encore ce sourire qui mettait Swann la tête à l'envers. Et le ton qui l'accompagnait avait quelque chose de délicieusement futile et léger qui faisait oublier au maquettiste qu'il se plantait royalement. Il attrapa le menton d'Arthur, comme on le fait à un enfant capricieux. " Si tu me prends par les sentiments aussi ..." rétorqua-t-il tout contre son lèvres. Pressé et impatient, Swann décida qu'il était grand temps d'Arthur se débarasse de sa veste et par extension de tous les obstacles textiles qui pourraient l'empêcher d'atteindre sa peau. Se relevant, et entraînant Arthur avec lui, Swann ne se souciait plus de rien. Ôtant la veste d'Arthur, scandaleusement collé contre lui, glissant ses lèvres dans son cou et ses mains sous sa chemise, retrouvant par la même occasion des sensations qu'il pensait avour oublié, il oubliait complètement que l'ascenseur pouvait se remettre à fonctionner d'une minute à l'autre et les couper ainsi dans leur élan pour les rappeler à la réalité. Dans l'état où le maquettiste se trouvait, cette idée lui paraissait absolument intolérable. D'ailleurs, ce n'était même pas envisageable une seule seconde. Même pas en rêve.


j'ai beaucoup aimé moi, j'adore arthur all night long. (arthur&swann) 35587 j'espère que mon post te donnera assez pour répondre par contre. silent
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyMer 2 Mar - 18:19

Depuis qu'ils s'étaient quittés en mauvais terme, puis recroisés fortuitement dans les bureaux du Baltimore Sun, Arthur avait repensé maintes et maintes fois à la manière dont il avait congédié Swann. Il s'était repassé en boucle la nuit qu'ils avaient partagé et avait autant de fois tenté de s'ôter cette idée de la tête.
Le stagiaire s'était alors évertué à ne pas recroiser l'objet de ses fantasmes les plus débridés. Il avait tout fait pour ne pas céder à une colère sourde, et l'écharper en plein jour. Il lui avait été difficile, de mettre de côté le sentiment d'humiliation qu'il avait ressenti ce matin-là. Jamais on ne l'avait quitté. Ou pas d'une manière aussi furtive et insolente que celle-ci.

Mais là, les choses étaient bien différentes. Non seulement Arthur n'accordait plus aucune importance à la-dite humiliation, mais il se sentait désormais prêt à tout laisser tomber. Peu lui importait maintenant que ce ne soit pas une bonne idée, et que tout cela ne les mène bien plus loin qu'ils ne le désiraient. Tout ce qui comptait, en cette soirée vouée à l'attente, était la présence de Swann dans cette cabine. Tout ce qui comptait, désormais, était qu'il réponde à ces appels.

Et, alors qu'il s'évertuait à avancer lentement vers les lèvres de Swann – et tout cela dans le but éhonté de le faire languir, voire de l'exaspérer – Arthur fut heureux de constater que son amant répondait positivement à cette prise d'initiative.

« Si tu me prends par les sentiments aussi ... » A cette remarque, Arthur sourit malicieusement et se pencha doucement vers Swann. « Ne parlons pas de ces horribles choses, s'il te plaît. Nous avons bien d'autres choses à faire que discuter... » Et, joignant le geste à la parole, l'impatience prenant le pas sur la douceur, le jeune homme entreprit d'embrasser Swann avec fougue et envie.

Ses mains, odieusement baladeuses, poussèrent la veste et le casque de Swann à l'autre bout de la cabine – pourtant peu large – et entamèrent une balade sur le torse de cet homme qu'il désirait plus que tout autre.
Les boutons de sa chemise – après tout, travail de bureau signifiait port de chemise pour tout le monde – devinrent rapidement un obstacle mesquin et véritablement pas à sa place. Aussi, le jeune stagiaire se fit une mission de débouter ce bout de tissu sans intérêt, dans une fébrilité qui augmentait proportionnellement à la fougue dont il faisait preuve.

Non, aucun sentiment ne viendraient parasiter cette aventure. Non, il n'était certainement pas question de se poser des questions. Tout était clair : une petite partie de jambe en l'air Ô combien fantastique, et absolument rien d'autre (même si cela pouvait se reproduire un nombre incalculable de fois sans qu'Arthur ne s'en plaigne).

Le ciel pouvait bien s'écrouler sur leurs têtes, la cabine s'écraser violemment au sol ou la terre cesser de tourner que le jeune homme ne s'en soucierait même pas.

Et puis, il y avait des choses bien plus intéressantes à faire, comme embrasser minutieusement chaque millimètre carré de peau appartenant au cou de Swann, ou laisser deux mains aventurières se balader un peu partout au gré des muscles d'un homme qu'il ne désirait que trop.

Il n'y avait aucun sentiment. Tout cela n'avait rien de romantique. Il ne s'agissait que de désir.

Rien de plus.
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyJeu 3 Mar - 20:56

« Ne parlons pas de ces horribles choses, s'il te plaît. Nous avons bien d'autres choses à faire que discuter... » Un peu, mon neveu. Sans attendre un quelconque assentiment de la part d’Arthur – ses gestes parlaient de toutes façons pour lui-même – Swann entama de dévêtir minutieusement son compagnon, enfin, aussi minutieusement que lui permettait son état d’excitation. Sa peau contre la sienne, ses lèvres, son odeur, tout ça rendait Swann complètement fou, d’une folie douce dont il savourait chaque seconde. Se montrant plus insistant et plus impérieux à chaque fois que leurs lèvres se rencontraient, le jeune homme, qui avait littéralement enfoncé le bouton « off » de son cerveau, décida qu’il était temps de démontrer à Arthur qu’il avait tout faux sur son compte. Swann allait se faire un devoir de prime importance de lui exposer toute l’étendue de ses talents particuliers, oh ça oui. Mais afin de protéger la sensibilité et l’innocence de nos lecteurs, nous jetons un voile pudique sur les agissements de nos deux protagonistes.

Un peu plus tard, alors que Swann reboutonnait sa chemise tant bien que mal, les doigts tremblants et les jambes en coton, il se demandait comment il en avait pu en arriver là, à s’envoyer en l’air de façon aussi peu réfléchie, inopportune et néanmoins délicieuse. La journée avait pourtant commencé normalement, il n’avait rien fumé, rien bu, il avait même été un employé modèle jusqu’à rester plus tard pour vérifier les derniers détails de la maquette. Alors quel avait été le facteur qui avait entravé les rouages ? Pourquoi les probabilités avaient-elles joué en sa faveur (tout dépendait du point de vue, certes) ? Qu’est-ce qui avait fait qu’il était en train de se rhabiller dans une cabine d’ascenseur en compagnie d’Arthur ? N’était-il vraiment qu’un animal dépourvu de tout sens logique pour se jeter ainsi dans la gueule du loup sans en mesurer les conséquences ? Un peu perdu et le regard dans le vague, Swann n’en était pourtant pas au point d’occulter un point essentiel. Se concentrant tant bien que mal sur Arthur, effaçant de son esprit – pour quelques heures seulement – le souvenir plutôt caliente de son corps contre le sien, il tenait à mettre les choses bien au clair avant de sortir de l’ascenseur qui avait opéré quelques minutes plus tôt une descente tout en douceur vers le parking.

« Ce qui s’est passé dans cet ascenseur reste dans cet ascenseur, compris ? » fit Swann, la bouche sèche et le coeur battant, modifiant légèrement le concept de ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Il ne voulait pas qu’Arthur lui rappelle à chaque fois qu’ils se croiseraient leur « échange », bien que le maquettiste ne soit absolument pas contre l’idée de remettre ça de temps en temps. Sans que cette relation ne devienne exclusive, ou quoi que ce soit d’autre qui pourrait devenir gênant pour leurs vies de papillon de nuit. Rien qu’un lien physique. Pas de petit dèj, pas de câlins, pas de messages. L’idée était alléchante, sur le papier. La pratique risquait sans doute d’être un peu moins simpliste, mais Swann l’ignorait encore. L’ascenseur finit par stopper, et le voyant lumineux de l’étage « parking » s’alluma et un ding, au son des plus ironiques, retentit dans la cabine.


c'est court, désolée. ><
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptySam 5 Mar - 16:51

Cette cabine, bloquée depuis de longues minutes était devenue le siège d'une tension palpable. Et, si les deux protagonistes ne s'étaient pas apaisés, ils étaient devenus les jouets d'un des plus terribles clichés du monde.
Et si Arthur détestait devenir un stéréotype, ou un cliché, il ne s'en préoccupait plus depuis longtemps. Tout ce qui comptait, c'était Swann.

Rien que lui.
Juste lui.

Alors, mus par de bas instincts animaux, ils laissèrent de côté préjugés, orgueil et fierté pour assouvir ce qui devint – pour Arthur au moins – un besoin, une nécessité.
Il n'y avait plus d'humiliation. Plus de colère. Plus de rancœur.
Pour quelques temps, le jeune stagiaire mit de côté ces sentiments négatifs et se contenta de profiter.

Il n'était plus question de se contenter de simples souvenirs. Arthur était de nouveau dans le feu de l'action et, tout fébrile qu'il était, il fit preuve d'une fougue qu'il ne se connaissait pas. Débridé dans cette cabine qui les retenaient presque en dehors du monde, Arthur aima Swann.
Il aima ses lèvres, adora son buste, dévora son cou. Il redécouvrit des courbes qu'il n'avait certainement pas oublié.
Alors oui, il ne s'agissait que besoins physiques. Alors oui, il n'y avait – et n'y aurait – aucun sentiment entre eux. Mais Arthur donna tout ce qu'il avait à donner, sans aucune retenue.

Oui. Il l'aima.

Puis, il fut temps de se rhabiller. En silence. Avec fébrilité et tremblements. On ne se remettait pas en deux secondes de tels ébats, dans un tel endroit.
Bien sûr, des centaines de questions tourbillonnaient dans sa tête. Bien sûr, Arthur se demanda ce qu'il convenait de faire. Bien sûr, il songea avec regrets que tout cela ne se reproduirait très probablement plus. Évidemment, il ne s'agissait pas d'avoir une relation. Évidemment, tous deux n'avaient pas grand chose à faire ensemble. Ils étaient trop différents, non ? Ou était-ce trop semblables ?

Et puis, il y avait cet ascenseur qui s'était finalement remis en marche, les menant irrémédiablement vers leur destin. Il fallait prendre une décision, éclaircir les choses. Et vite.
Alors, Arthur décida de prendre la parole, et au moment même où il ouvrit la bouche, Swann le devança.

« Ce qui s’est passé dans cet ascenseur reste dans cet ascenseur, compris ? » Bien sûr que oui ! Le jeune homme ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel devant l'absurdité de cette déclaration.
Bien sûr qu'ils n'en parleraient pas. Bien sûr, que personne ne devait savoir.
« Évidemment ! Je ne suis ni stupide, ni une nana ! Tu as pu t'en rendre compte... » Un petit rictus, vint se joindre à cette réponse. Non, il n'était certainement pas une nana.

L'ascenseur descendait toujours, il ne restait plus beaucoup de temps. Il fallait faire vite, et Arthur le comprit bien.
Alors, dans un dernier espoir de pouvoir goûter de nouveau à Swann. Et d'y goûter encore et encore, il se mordit la lèvre inférieure et, malicieusement, ajouta : « Et tout ça ne peut pas se passer dans un lit, de temps en temps ? »

Ingénument, il sourit de nouveau. Non, Arthur n'était pas innocent dans cette histoire. Mais si cela pouvait l'aider à obtenir ce qu'il voulait, il userait de ce sourire à tord et à travers.

En toute circonstance.

c'est pas grave, c'était très bien ! <3
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Swann Rose

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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyDim 6 Mar - 21:44

« Évidemment ! Je ne suis ni stupide, ni une nana ! Tu as pu t'en rendre compte... » Sans blague, dis donc. Swann pensait pourtant déjà avoir vérifié par deux fois, étrange. Faudrait-il qu'il recommence pour en être sûr ? Unilatéralement, il n'était pas contre, mais il ne préférait pas s'avancer sur le cas d'Arthur, qui lui donna pourtant la réponse de lui-même. « Et tout ça ne peut pas se passer dans un lit, de temps en temps ? » Il ne perdait vraiment pas le nord, celui-là. Etonné, encore un peu perdu, mais secrètement ravi d'une telle proposition, Swann se fendit d'un léger sourire, presque moqueur. Il ne s'agissait pas de répondre franchement, il n'allait pas donner ce plaisir à Arthur, malgré son sourire furieusement sexy qui donnait envie à Swann d'accéder au moindre des désirs du jeune stagiaire, et encore plus depuis qu'il avait cette curieuse mais néanmoins très agréable manie de se mordre la lèvre. Swann termina donc, l'air de rien, de reboutonner convenablement sa chemise et d'enfiler sa veste. Il savourait pleinement ce qu'il considérait comme un aveu de la part d'Arthur, et rien ne pourrait lui ôter le plaisir de savoir que son compagnon lui avait effrontément menti, même pas les portes de l'ascenseur qui venaient de s'ouvrir sur le parking, signant la fin de leur voyage en apesanteur.

Une fois rhabillé convenablement, il lança à Arthur un regard qui dissimulait mal la sensation de triomphe qu'il ressentait et s'approcha une dernière fois, pour simplement effleurer ses lèvres. C'était interdit, et comme avec tout ce qui était interdit, la transgression n'en était que rendue meilleure. Swann aurait bien approfondi le baiser et appuyé une nouvelle fois sur le bouton pour que les portes se referment, mais la fatigue qui le gagnait avait déjà vaincu. Il s'écarta alors vers la sortie, saisissant son casque au passage. « Seulement dans un lit ? » Son sourire s'élargit, tout comme la lueur malicieuse au fond de ses yeux. « Petit joueur ! » lança-t-il en guise de conclusion, avant de quitter la cabine, revenant brusquement à la réalité. Il fit quelques pas à reculons, lui adressa un signe de la main, le plus naturellement du monde et finit par tourner le dos à son amant. Etait-ce là une habile façon de faire comprendre à Arthur qu'il ne désirait rien de plus au monde que d'expérimenter bien plus qu'un lit avec lui ? Tandis que Swann remettait son casque sans qu'un sourire désormais plus niais (on a tous nos moments de faiblesse) que provocant ornait ses lèvres et qu'il montait sur sa moto, l'esprit encore rêveur, il espérait très fort qu'Arthur ait compris le message. Et si ce n'était pas le cas, il se ferait un plaisir de le lui répéter. Mais bien sûr, ça n'avait rien de sentimental. Rien du tout. Niet, nada, nichts. Tout cela n'était qu'une basse histoire physique sans aucune importance. Et ceci, alors qu'il filait à toute allure pour retrouver la tranquillité de son appartement, Swann l'espérait très fort aussi.
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MessageSujet: Re: all night long. (arthur&swann)   all night long. (arthur&swann) EmptyLun 7 Mar - 18:58

S'il eut le droit à un petit sourire en quoi de la part de Swann, Arthur n'en eut pas plus. Et cela ne fit que le tendre un peu plus. Certes, il sentait que son « amant » était tout à fait ouvert à ce genre de propositions – ou du moins, il espérait que ce soit le cas – mais ne pas avoir de réponse explicite était une véritable torture.
D'autant que Swann continuait de se rhabiller, comme si se revêtir dans une cabine d'ascenseur était quelque chose de normal.
Alors, dans une ultime – et très probablement vaine – tentative d'indifférence, Arthur enfila sa veste dans un mouvement qu'il espéra détendu et termina de boutonner sa chemise tout en laissant les deux derniers boutons ouverts, comme à son habitude.

Puis, il jeta un œil au décompte des étages et se rendit compte qu'il ne restait que très peu de temps avant que la bulle dans laquelle ils s'étaient tous les deux plongés la tête la première n'éclate. Arthur soupira faiblement, et songea que Swann était un être ignoble et diabolique tant il semblait éprouver du plaisir à le faire languir. Comme s'il savait que cette entreprise ne pouvait rendre Arthur que plus nerveux et surtout, plus envieux de réitérer cette expérience pour le moins sympathique.

Enfin, alors que la cabine amorçait sa dernière phase de décélération, le jeune stagiaire croisa de nouveau le regard de son amant et ne put louper la lueur de triomphe qui y éclatait. Et, sans même s'en rendre compte, Arthur se mit à sourire. Oui, tu as gagné ce round, semblait-il dire, mais cette guerre n'est certainement pas terminée. Et elle était loin de l'être. Bien que les enjeux aient miraculeusement changé de nature et que les deux camps en présence aient à peu près les mêmes stratégies, cette guerre ne se terminerait pas de si tôt.

Lorsqu'il sentit Swann s'approcher de lui, et leurs lèvres s'effleurer, tout simplement, Arthur songea que les choses interdites étaient les meilleures. Parce qu'entre eux, l'interdit semblait tacite. Il semblait pouvoir se passer bien des choses, tant que le monde des mortels n'en avait pas conscience.
Enfin, Swann amorça le mouvement de départ, son casque à la main, et lorsqu'il lança sa réponse, Arthur se sentit soulagé.

Parce que cela signifiait que tous les deux étaient sur la même longueur d'onde. Leur nouveau crédo ? Aucun sentiment. Pas de couple. Pas de sorties. Rien qu'une passion physique. Rien d'autre.
Et si Arthur songeait qu'il leur faudrait établir quelques règles simples, afin de faciliter leur « relation », il sourit à cette réponse qui ne l'étonna pas.
Enfantine, elle sonnait comme un défit que Swann lui lançait. Elle donnait le départ à ce qui ressemblait fort à une petite compétition entre deux hommes qui n'avaient pas encore grandi.

Alors, le jeune homme regarda Swann chevaucher sa moto et quitter le parking du Baltimore Sun en souriant, comme un adolescent qui vient de découvrir les joies du plaisir de la chaire.
Et, comme dans un film à l'eau de rose, les portes de l'ascenseur se refermèrent devant lui. Non, ce n'était pas parce qu'il pensait trop et qu'il avait oublié de sortir.

Arthur venait simplement de se souvenir qu'il n'était pas venu en voiture le matin même.

Tout simplement.

TOPIC TERMINÉ
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